Allôôô ?
Scrogn | 30 avril 2007Je l’ai fait… Qu’on me pardonne, je l’ai fait… Depuis le temps que je bridais et brimais cette furieuse envie de me venger… Mais qu’on me pardonne !
Non pas que j’ai ressenti un quelconque remord sur le coup (je pleurais de rire, dans mon coin « buanderie »), mais après… Ma conscience s’est réveillée le lendemain, alors que je passais vaguement un chiffon sur mes meubles. Faut croire que le ménage favorise ce type d’introspection.
Je commence à  penser qu’un blog n’est q’après tout, qu’un vaste confessional, type grand tribunal d’auto-accusation bien communiste. L’accusatrice ? V-ro, qui m’a rappelé ce moment de honte dans ma vie. La coupable ? Moi… mais je n’étais pas seule. J’avais un complice (on retrouvera certainement ses empreintes digitales sur l’arme du crime, avec un peu de morve).
Bon, si je vous avouais mon méfait ? Allons-y gaiment :
Nous étions à table, l’Affreux Jojo et moi. Non, en fait… L’Affreux Jojo chipotait résolument dans son assiette, en râlant contre mes principes sur le « manger sain », tandis que Bibi s’amusait comme une petite folle à prélaver des cols de chemises. Le Crapulet, à cette heure, devait se rouler avec délice dans la fange de sa cour d’école et Grumpy reprenait des forces pour ses bêtises de l’après-midi. Bref, un repas comme un autre, en somme…
La sonnerie du téléphone m’arracha de ma douce corvée. Il faut vous préciser que Guinness a l’habitude d’appeler la dame de ses pensées tous les jours, si possible lorsque celle-ci a les mains soit dans le savon, soit dans le caca. Aussi, c’est machinalement que je m’emparai du combiné.
« Allô ? Puis-je parler à Monsieur Guinness ou à un autre adulte responsable à ce numéro ? »
C’est vrai, j’ai menti… Car entre nous, moi, être responsable ? Bwahahahaha !
« Je suis son épouse. C’est à quel sujet ? »
Aaaarrrgghhh ! Grossière erreur ! Je venais de provoquer la même réaction que chez un collant nylon avec un trou quand vous le mettez : ça file et rien ne peut l’arrêter…
« Bien, Madame, je suis X de la société Y et je vous appelle pour vous parler… »
Piégée, comme une débutante, qu’elle était, la Scrogn… Car, qui d’entre nous aurait le coeur d’être désagréable avec ce pauvre garçon gagnant sa croûte en vous cassant les petons ? Qui ? Vous, peut-être… Moi, chu pô capable. Aussi, lâchement, je me tournai vers mon seul espoir : l’Affreux Jojo… Et ça allait faire mal en titi…
« Une seconde, s’il-vous-plaît, Monsieur… » (et, en aparté, à mon complice : « prends le téléphone, mon chéri, et ne le rends pas à Maman, quoi qu’il arrive ! »)
S’en suivirent dix divines minutes de fou-rire pour moi et de » T’es qui, toi ? Mais, t’es qui, toi ? » adorablement candides de mon petit monstre.
Et comme si je n’avais pas assez mal aux abdos, l’Affreux Jojo m’assena le coup de grâce…
« M’man, le monsieur, il est méchant : il vient de raccrocher… pis, en plus, je ne sais toujours pas qui c’est « …
Mais qu’on me pardonne !
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