Docteur Grumpy alias Little-Freud
Scrogn | 30 septembre 2007Grumpy (15 mois d’âge, mûri en fût de chêne, excellente cuvée) semble destiné à devenir un fin psychologue. J’en ai eu la preuve hilarante flagrante, il y a quelques jours.
 En guise de cabinet professionnel, notre poupon diagnostiquait gratuitement, sous l’oeil vigilant de sa génitrice, dans la « salle de jeu »… Ou « le dépotoir sempiternel de petits Lego »… Ou « l’antre de la mort pour les pieds-nus »… Ses patients, le Crapulet et l’Affreux Jojo vaquaient religieusement à leur activités respectives préférées.
Ainsi, l’aîné partait à l’assaut du record du plus long pistolet en briques de plastique tandis que son cadet hurlait de manière régulière suite à ses échecs de construction de la pyramide la plus haute immonde du monde, constituée des malheureux jouets qui avaient eu la mauvaise idée de tomber sous sa main.
En gros, l’ambiance sonore se résumait à peu près à ceci : (Petit jeu : retrouve quel animal s’exprime à chaque fois – au besoin, demande à Papa et/ou Maman de t’aider )
– PAN ! PAN ! PAN ! PANPAN…
-Â MMMMMOOOOUUUUUIIINNN ! MMMMMOOOOUUUUUIIINNN !
– Agheu ?
– DOUCEMENT, LES GARS !
 J’aurai pu m’assoupir au son de cette douce berceuse (si j’avais pu faire abstraction que certains jouets voltigeant au-dessus de ma tête). Mais Grumpy cherchait à me dire quelque chose :
 – Gnagna !
– Oui, mon amour, « gnagna » itou…
Je n’ai pas dû être très convaincante.
– GNAGNA ! MAMAN ! GNAGNA ! GNAGNA !
Devant la soudaine hystérie de notre dernier-né,  je me suis dit qu’il devait peut-être certainement vouloir dire quelque chose de précis. D’où cette conversation surréaliste :
Scrogn, amusée : Gnagna ?
Grumpy, agacé : GNAGNA ! GNAGNA !
L’Affreux Jojo, pareil à lui-même : MMMMMOOOOUUUUUIIINNN ! MMMMMOOOOUUUUUIIINNN !
Le Crapulet, tout à sa tuerie de poussière : PAN, PAN, PAN, PAN !
Scrogn, blasée : Nous disions donc : « gnagna »…
Grumpy, énervé : GNAGNA ! GNAGNA ! MAMAN !
L’Affreux Jojo, à la hauteur de sa réputation : MMMMMOOOOOOUUUUUIIIIINNN ! MMMMMOOOOUUUUUIIINNN ! MMMMMOOOOUUUUUIIINNN ! MMMMMOOOOUUUUUIIINNN !
Le Crapulet, qui opte pour la mitraillette :Â TAKETAKETAKETAKETAKETAKETAKETAKETAC !
Scrogn, qui se croit drôle : C’est-à -dire que, selon les derniers chiffres de Wall Street, le « gnagna » n’est pas très bien côté.
Grumpy, exaspéré : GNAGNA ! GNAGNA ! GNAGNA !
L’Affreux Jojo, fidèle à lui-même : MMMMMMMMMMMOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNN!
Le Crapulet, dans son trip : YOUHOU ! PAN ! PAN ! HAHAHA ! PAN ! PAN !
Scrogn, vaguement inquiète : Voire même, en chute libre, les « gnagna »…
Grumpy, incontrôlable : GNAGNA ! GNAGNA ! GNAGNA ! GNAGNA !GNAGNA ! GNAGNA !
L’Affreux Jojo , décidément en forme : MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN, MMOOIN !!!!!
Le Crapulet, dans son « bad trip » postillonant : PAN ! ARGHHHHH ! PAN ! AARGGHHH !!!!! PPPAAANNNN !!! RE-AAAAARRRGGHHH !!!
Et devant l’air circonspect de sa pauvre mère, Grumpy entreprit de cavaler vers le Crapulet et d’agripper fermement le pantalon de son frère en hurlant des « gnagna » comme un malade. J’ai p’têt pô inventé la poudre à couper l’eau chaude mais j’ai fini par me dire que « gnagna » devait désigner notre fils aîné. J’ai enfin compris… D’autant que la couleur pourpre qui envahissait le visage de notre bébé m’y invitait fortement.
Bon… À votre décharge, « gnagna » et « le Crapulet » n’ont pas grand’chose en commun à l’oreille. Mais lorsqu’on connaît le véritable prénom de notre premier-né (parce que, voui, voui, il en a un), avec un peu d’imagination, c’est jouable.
– Oui, mon amour ! dis-je, scrogneugneusement extasiée, « Gnagna », c’est le Crapulet ? C’est ça ?
– Gnagna, me fit le Grumpy soulagé de voir que son éponge de mère avait enfin compris.
– C’est génial, mon ange ! Gnagna, c’est le Capulet ! Oui ! C’est le Crapulet ! Et l’Affreux Jojo, c’est… ?
Grumpy se tourna alors vers son frère vociférant…. Et fit preuve de son sens aigu de l’analyse psychologique :
 – Mmooin ?
Je m’extasie à chaque fois de voir les « joies » de la maternité tels que racontées par toi, Scrogn. Sérieux, j’en suis quasiment à jubiler à m’imaginer être une mère géniale basée sur ton noble expérience…
Toujours pas en train de virer folle j’espère??? Et on te voit tu un jour au YulBlog, si tu réussis à chiper les marmots à Guiness pour la soirée? 😛
Bon, moi qui pense que c’est dur de traduire ce que se raconte un banc de 400 dauphins à flancs blancs, je comprends que c’est vraiment rien à coté du langue de l’humain de base.
Je sais pas s’il est fin psychologue mais il est en tout cas observateur…
En tout « mouin » un enfant est compris vite, « mouin » vite il ouvre ses pétales et « mouin » vite il se fane 😉
PS : ouais c’est poche alors voila la version originale de J. Cocteau:
Moins une oeuvre est comprise, moins vite elle ouvre ses pétales et moins vite elle se fane.
gnagnagna gagagagag moioioioinnnn roploplo hounnnnn
Tu as compris ?